jeudi 26 février 2015

Le pardon, suite...

Il m'est revenue à l'esprit une conférence de Jacques Lecomte, à laquelle j'ai assisté l'année dernière, sur le thème "Résilience et Pardon". Voici les notes que j'avais prises concernant le pardon :  

"Le pardon n'est pas l'oubli de l'acte, ni une justification, mais la distinction entre l'acte et la personne.
L'acte peut être monstrueux, la personne n'est pas un monstre.
Le pardon n'est pas un devoir ni un acte méritoire, mais un processus de libération.
Cela s'est imposé dans la vie des personnes qui pardonnent, elles n'en tirent aucun mérite.
Le pardon n'est pas obligatoirement, une réconciliation avec l'autre, mais avec soi-même (changement des pensées et du coeur). Même si l'autre en face ne le demande pas, on peut pardonner.
Le pardon n'est pas réservé aux croyants, mais peut concerner toute personne."

Le processus pour arriver à pardonner est un chemin plus ou moins long pour chacun, et il demande de la patience. Ce matin sur un de mes posts sur ma page Facebook, Miguélita Fleur me demandait : pourquoi il était proposé un "pardonne toi"... Cela m'a permis d'approfondir ma réflexion sur le sujet. J'ai le sentiment qu'il y a deux niveaux dans ce "pardonne-toi". 

Le premier, sur lequel j'ai bâti ma réponse sur ma page, est celui d'une petite fenêtre qui s'ouvre au moment où quelqu'un me blesse et que je n'ouvre pas, en laissant l'autre me blesser sans dire "stop". Ce moment où je pourrais ne pas laisser s'ouvrir la blessure en renvoyant à l'autre que c'est sa pensée et que ce n'est pas ce que je pense de moi. 

J'ai ressassé des années des moments comme ceux-là et je ne comprenais pas pourquoi. Aujourd'hui je sais que quand je ne me dis pas à l'autre, je m'en veux beaucoup de ne pas y être arrivée, et je sais qu'alors je ne suis pas dans le respect de moi. 

Je suis la seule à pouvoir le faire, ce qui me donne du pouvoir sur ma vie. Je suis la seule à pouvoir le dire, car c'est moi qui perçoit ce qui vient de se passer comme une blessure pour moi...

Le deuxième niveau est que quand je repasse en boucle le moment qui m'a blessée, que j'en parle sans cesse à mes proches, je maintiens un lien avec la personne qui m'a blessée et celui-ci est par le négatif... Je reste bloquée dans le passé, je fige l'autre dans ce moment, je ne lui permets pas de changer... Et de tout cela j'ai aussi à me pardonner...

Or comme le disait Jacques Lecomte, "l'acte peut-être monstrueux, mais la personne n'est pas un monstre"... J'ai appris à dissocier l'acte de la personne, même si j'ai toujours des rechutes qui me rappellent que je ne suis qu'un être humain dans toute sa splendeur...



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