vendredi 5 septembre 2014

Le témoignage de Magda Hollander Lafon qui m'a tellement touchée...

J'ai écouté une émission sur France Culture que j'apprécie particulièrement, "Les racines du ciel" où Frédéric Lenoir recevait en novembre 2012, Magda Holander Lafon. 

Pour résumer brièvement, pour ceux qui ne la connaisse pas, Magda Holander Lafon a été déportée à l'âge de seize ans à Auchwitz. Elle est la seule survivante de sa famille. Elle a écrit récemment un livre à plus de 80 ans, intitulé "Quatre petits bouts de pain". 

Le sous titre de ce livre est : "Des ténèbres à la joie"... Un tout petit livre extrêmement touchant où elle nous parle avec beaucoup de pudeur de cet enfer traversé et comment elle a été vers la vie...

Je l'ai entendue lors d'une conférence à Bruxelles en 2013. Il émane une puissance de vie chez cette femme dont elle témoigne chaque fois qu'elle parle par ses mots et dans son magnifique regard.

Je reviens à l'émission de radio, que j'écoutais d'ailleurs pour la troisième fois, pour vous partager quelques mots qu'elle disait ce jour là. 

"Les "pourquoi" appellent à la raison. Les "comment se fait-il" appellent à l'intériorité." 
"Si vous niez votre souffrance, c'est vous-mêmes que vous niez." 
"C'est l'autre qui est révélateur du meilleur de vous et du pire de vous."
"Les joies sont des instants de petit rien qui vous redonnent goût à votre vie."
"Le meilleur et le pire sont en chacun de nous. Nous négocions avec cela."

Je me suis laissée enseigner par cette femme qui a fait toutes les traversées d'une vie. La confrontation à l'horreur, lui a fait découvrir qu'il y a en elle une réalité intouchable, une capacité à inventer sa vie. Elle a aussi découvert sa part d'ombre en elle, l'a acceptée, s'est pardonnée. 

J'avoue avoir éte très impressionnée par ce témoignage. Comment une femme qui avait vécu cela, pouvait avoir à se pardonner ? Elle nous explique que la haine qu'elle avait contre les nazis en sortant des camps, était une maltraitance qu'elle s'infligeait. Elle leur donnait encore du pouvoir sur elle. Or lorsqu'elle le réalise, elle se demande pardon d'avoir autorisé cette emprise sur elle, et c'est là qu'elle va vers la libération.  Elle conclut : "Rien n'est définitif, toujours en mouvement de devenir et nous devons sans cesse nous pardonner." 

Magda Hollander Lafon nous ramène à l'humanité de chacun faite de ses ombres et ses lumières...
Merci Magda, vous êtes pour moi une magnifique personne.


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